CONVOCATION DU PÔLE DEMOCRATIQUE ALTERNATIF
POUR ACCORD HUMANITAIRE EN COLOMBIE
CONTRE LA GUERRE ET CONTRE LES ENLÈVEMENTS
Lundi le 4 février 2008, 11:00
Parc Émilie-Gamelin - Metro Berri-UQAM, sortie rue St-Catherine - MONTREAL
Le Pôle démocratique alternatif lance la présente convocation à une action en faveur de l'Accord humanitaire, contre la guerre et contre les enlèvements, qui aura lieu le 4 février 2008, à 11 heures du matin, et invite, à cet effet, le public à se joindre aux initiatives de la Centrale unitaire des travailleuses/eurs (CUT), de la Fédération colombienne d'éducateurs (FECODE), des maires de Bogotá et de Cali, ainsi que des gouverneurs de Nariño, de Santander et de Cesar.
Le Pôle démocratique alternatif considère qu'il est urgent, dans la conjoncture actuelle, de faire connaître clairement sa position, étant donné que la manifestation convoquée par tous les médias pourrait conduire à des interprétations contradictoires et que le Pôle ne peut permettre que son attitude soit interprétée comme étant de connivence avec les FARC, avec les enlèvements et avec les crimes de guerre et de lèse humanité, ou comme étant un appui au gouvernement d'Álvaro Uribe, auquel le Pôle s'oppose clairement en raison de son caractère autoritaire et régressif.
1) Nous n’acceptons pas le choix trompeur qui a été imposé aux citoyennes et aux citoyens et à la communauté internationale comme s'il était inexorable : « ou bien les FARC ou bien le gouvernement d'Uribe ».
2) Nous condamnons clairement les enlèvements et les autres crimes de guerre et de lèse humanité commis par les FARC, qui constituent des atteintes à la dignité de la personne et à tous les droits et les biens qui en découlent tels que l'autonomie, la liberté, le droit de ne pas être soumis à des traitements inhumains et cruels et de ne pas être privée/é injustement de la famille et de la proximité des êtres chers.
3) Nous condamnons avec autant de force tous les groupes armés en marge de la loi, insurgés et paramilitaires, dont les délits atroces, montrés dans des images dramatiques comme celle des personnes enlevées par les FARC récemment, devraient produire chez tous et toutes le même sentiment de répulsion et de condamnation.
4) Nous dénonçons et condamnons avec indignation et tristesse les conditions effarantes dans lesquelles vivent environ 4 millions de personnes déplacées, qui sont la conséquence du vol de leurs terres par la violence des groupes paramilitaires et, dans certaines cas, par les forces de guérillas.
5) Nous dénonçons et condamnons, de la façon la plus vigoureuse et indignée, les crimes horribles et les actes monstrueux commis par les forces publiques, entre autres les exécutions de paysannes/ans innocentes/ents, d'enseignantes/ants, d’étudiantes/ants, de syndicalistes, qui sont ensuite présentées/és comme étant des insurgées/és qui auraient été tuées/és au combat sous de fausses accusations.
Et nous les condamnons avec plus de force, parce qu'ils révèlent une inversion horripilante qui arrive quand ceux qui ont à sa charge la protection des personnes deviennent leurs bourreaux sans pitié.
6) Tout cela montre clairement l'existence d'un conflit armé, un conflit qui afflige le pays depuis plus de 40 ans, qui est stratégiquement nié par un gouvernement qui s'obstine à cacher le phénomène pour éviter faire face aux causes et plutôt répondre par des solutions militaires, souvent atroces, en tant que contribution de la Colombie à la lutte contre le terrorisme au niveau mondial.
7) Nous tenons, par conséquent, à signaler que le dilemme proposé de façon explicite ou implicite et présenté comme étant inexorable admet et exige une troisième option : l'option d'un État de droit, du point de vue social, et d'une démocratie participative, du point de vue politique, qui est enchâssée dans la Constitution de 91, que ce gouvernement a si fortement essayé de détruire et que le Pôle a adopté comme feuille de route en raison de sa philosophie égalitaire et qui vise l'établissement de garanties.
8) Nous sommes fermement convaincues/us que ce n'est que par la reconnaissance honnête de l'existence du conflit et du fait qu'il est causé par des facteurs sociaux et économiques qui doivent être réglés de toute urgence, que l'on pourra entreprendre le chemin qui pourra y mettre fin.
9) Nous affirmons que l'exercice légitime de la force de l'État doit être précédé et accompagné par la volonté de dialogue visant à reconnaître, sans réticences, les graves erreurs auxquelles ont participé les différents protagonistes et à réunir les efforts nécessaires pour construire, dans le cadre d'un État dont la souveraineté serait retrouvée, une société juste très différente de la société injuste et violente que nous avons aujourd'hui.
10) Nous croyons qu'il est nécessaire, en attendent la fin tellement attendue de cette guerre inhumaine dont nous souffrons actuellement, de signer avec urgence des accords humanitaires afin de réduire les effets cruels du conflit armée, en appliquant les disposition des Accords et les Protocoles de Genève et de notre propre Constitution politique et en demandant en même temps, comme l'exige le Droit international humanitaire, la libération sans conditions de toutes les personnes enlevées (otages) par des groupes irréguliers qui se sont soulevés en prenant les armes.
11) Le Pôle croit qu'en poursuivant ces objectifs, la communauté internationale, les pays amis et particulièrement nos voisins peuvent réaliser des tâches d'accompagnement, de bons offices et de la médiation, dans le respect profond de la souveraineté de la Colombie et par un traitement considéré et respectueux de la Colombie envers celles et ceux qui acceptent de jouer de tels rôles.
12) Constatant que la marche n'a pas été convoquée pour répondre à tous ces objectifs et à toutes ces raisons et qu'elle a pris un caractère très officiel, nous avons décidé de manifester à la même date mais à un autre moment conjointement avec toutes les organisations et avec toutes les personnes qui partagent les mêmes objectifs que nous et qui suivent les consignes suivantes :
Non à la guerre!
Non aux enlèvements!
Oui à la vie!
Oui aux accords humanitaires!
Oui à un dialogue qui mette fin au conflit!